1993
: THE AGE OF INNOCENCE
(LE
TEMPS DE L'INNOCENCE)
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THE AGE OF INNOCENCE
(Le temps de l'innocence) (1993)
L'histoire
Dans les années 1870, l'histoire
d'amour sans lendemain entre un jeune homme de la noblesse new yorkaise, étouffé
par les règles de vie strictes de son milieu, et une femme anticonformiste,
jouissant d'une réputation sulfureuse. Finalement marié à
une jeune femme qui lui était promise, il sera contraint d'accepter le
départ loin de lui de l'élue de son coeur.
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Impression
Au tout premier abord, on peut penser que c'est une curieuse idée
qu'à eu Scorsese de vouloir adapter le best-seller de Edith Wharton,
The
Age of Innocence. Cette histoire qui se déroule à la
fin du 19ème siècle, qui traite d'une histoire d'amour impossible
au coeur de la bourgeoisie New Yorkaise, romantique et mélo-dramatique,
n'est pas en premier lieu ce que l'on pourrait attendre de la part du réalisateur
de Taxi Driver et GoodFellas.
Pourtant, en cherchant bien, ce choix est moins étrange que cela
peut paraître. D'abord, le lieu, New York. Amoureux de sa ville,
le réalisateur semble de plus en plus s'intéresser à
tout ce qui a aidé à la bâtir. Ici, il ne montre pas
une communauté habituellement narrée à l'écran,
mais la haute bourgeoisie descendante des grandes familles européennes.
Au niveau des décors extérieurs on assiste aux premières
constructions modernes qui ont fait de New York ce que l'on lui connaît
aujourd'hui. Ensuite, en véritable anthropologue, il soigne les
moindres détails de la tradition bourgeoise de New York, n'hésitant
pas à montrer d'innombrables gros plans d'argenterie, de joaillerie.
Cette manière de travailler rappelle par bien des cotés la
narration de GoodFellas, lui même
étude précise d'un autre milieu, celui de la mafia. Cette
description d'orfèvre, sert le récit en ce sens qu'elle nous
aide à comprendre le dégout du personnage principal, interprété
par un Daniel Day Lewis remarquable, des principes étouffants dus
à son milieu. Et justement, Le personnage de Newland Archer est
d'une nature typiquement scorsesienne. Il est en lutte permanente avec
son entourage, mais aussi avec lui-même, car il est obligé
de mentir pour ne pas trahir ses proches. Sa rédemption n'arrivant
qu'au crépuscule de sa vie quand il apprendra que la vérité
était connue de tous. Autre rapprochement avec GoodFellas,
c'est l'utilisation systématique du commentaire off, technique qui
sera une nouvelle fois reprise dans le film suivant, Casino,
une autre étude anthropologique sur, cette fois, l'empire de Las
Vegas. C'est donc un fait, la patte du cinéaste est présente
partout même dans des recoins inattendus.
C'est un film d'une réelle beauté factuelle. L'image
de Michael Ballhaus est magnifique, servie par les décors du grand
Dante Ferretti, dont la reconstitution des intérieurs bourgeois
de la fin du 19ème siècle est somptueuse. Il faut noter la
nouvelle collaboration avec Ellen et Saul Bass qui ont créé
une nouvelle fois, un générique somptueux, qui annonce le
feu d'artifice de Casino. Je voudrais
faire un point un peu plus important sur le montage du film, réalisé
naturellement par la complice habituelle, Thelma Schoonmaker. On attend
guère de nouveauté sur cet aspect technique quand il s'agit
d'un film dit d'époque. Là aussi, le traditionalisme est
d'usage. Mais, dans le cas de The Age of Innocence, la prouesse
a été de donner un ton réellement moderne au montage
du film, comme pour accentuer le parti pris du personnage principal. On
ne compte plus les fondus enchaînés dans une même scène
qui viennent figer le temps, une technique qui sera reprise une nouvelle
fois dans Casino. Plus encore que dans
Raging Bull, ou le montage est certes
impressionnant, mais moins surprenant, c'est pour ce film que la monteuse
aurait mérité la distinction suprême qu'est l'Oscar.
Quant à la distribution, elle est de nouveau formidable. Pas une
seule des trois têtes d'affiches n'avait déjà croisé
la carrière du cinéaste, mais chacune a su se fondre dans
son univers avec une totale facilité. Un film remarquable.
Autour
du film
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La voix off, tout au long du film, est celle de Joan Woodward, grande comédienne
qui est aussi à la ville l'épouse de Paul Newman (oscar du
meilleur acteur dans The color of money)
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Une image frappante dans le film : celle de la maison de la grand-mère
de May, située au beau milieu de nulle part, les grandes constructions
d'aujourd'hui n'existant bien évidement pas à l'époque.
Splendeur du Map Painting...
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"L'apparition" de Martin Scorsese, comme photographe de la jeune May Juste
avant son mariage.
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Notons la présence du petit chien de Marty, Zoé, niché
dans les bras de la fille de la famille qui héberge Ellen à
Washington. C'est sa seconde apparition, dans un film de son maitre, après
celle dans le sketch de New York Stories.
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