1989 : NEW YORK STORIES
"LIFE LESSONS" (Apprentissages)

New York Stories "Life lessons" (Apprentissages) (1989)

L'histoire
Un célèbre peintre new-yorkais est confronté à deux problèmes : sa prochaine exposition a lieu dans trois semaines et il est très en retard, et son assistante qui est aussi sa maîtresse souhaite le quitter définitivement. C'est dans ce climat cahotique qu'il trouvera l'énergie nécessaire à la création.
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Impression
New York Stories est un film qui comporte trois différents sketches. Outre celui qui nous intéresse, les deux autres ont été réalisé par Francis Coppola (Life without Zoe) et Woody Allen (Oedipus Wrecks). A vrai dire, et je promets que c'est sans aucun parti pris, Life Lessons, est de loin le plus intéressant. Scorsese avait toujours voulu adapté le roman de Dostoïevski "Le Joueur", et Life Lessons en est inspiré. Le thème de l'acte de la création artistique est ici très habillent montré. Lionel Dobie ne sait travailler que dans l'urgence. Il ne peut créer que lorsqu'il ne lui reste rien d'autre. C'est ce qu'il affirme à Paulette : On est artiste lorsque l'on DOIT l'être. En ce sens, le film est parfaitement à l'image de son auteur. Parfait écorché vif, Scorsese ne cesse de s remettre en question en tant qu'artiste. Et lorsque cela va mal, comme après les difficiles expériences de New York, New York et de The last temptation of Christ, il pense à tout arrêter avant de rebondir de plus belle comme si sa vie en dépendait. Dans Life Lessons, le réalisateur est donc présent partout : Sur la toile, sur la palette, dans le regard de l'artiste, mais aussi à travers le regard des autres.
La présence de la femme à coté de Dobie n'est qu'une étape dans son cheminement artistique. Elle lui sert de faire valoir, elle est la victime innocente de ce géant qui doit détruire pour pouvoir s'exprimer. Et comme il est aussi lâche que violent, il doit lui faire un grand numéro de séduction pour pouvoir la garder près de lui. Et si elle s'en va ? Peu importe, il lui trouvera vite une remplaçante.
C'est Nestor Almendros qui a créé l'image du film. Rarement travail d'un peintre a été aussi bien filmé. Les couleurs explosent littéralement l'écran, que ce soit sur la palette que sur la toile elle même. Les mouvements de caméra viennent accompagner les gestes de l'artiste avec une frénésie toute scorsesienne. On retrouvera un style identique de représentation de l'acte artistique, plus tard dans le Van Gogh de Maurice Pialat. Quant au jeu des acteurs, Nick Nolte effectue une composition remarquable tout à fait crédible. Il retrouvera le cinéaste pour le remake de Cape fear deux ans plus tard. Quant à Rosanna Arquette, sans être géniale, elle est charmante et justifie la passion de Dobie.
Au final, le film est plutôt réussi et rejoint le club trop rare des oeuvres qui cherchent, avec succès, à analyser le mystère de la création artistique (dont le chef d'oeuvre du genre est, à mon avis, le film de Jacques Rivette La belle Noiseuse). Quant aux deux autres opus de New York Stories, je vous laisse le soin d'apprécier par vous même car il serai trop long ici de les traiter en détail.
Autour du film
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