1983 : THE KING OF COMEDY
(LA VALSE DES PANTINS)

The king of comedy (La valse des pantins) (1983)

L'histoire
Fan de l'animateur d'un célèbre show de la télévision américaine, Ruppert Pupkin est convaincu qu'il peut lui aussi devenir une star. Le présentateur vedette, homme irascible et mégalos, ne souhaite pas donner sa chance à ce pauvre type. Ce dernier utilisera tous les moyens, même illégaux, pour arriver à ses fins, et se retrouver à son tour sous les feux de la rampe.
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Impression
En 1982, Scorsese fait définitivement partie des incontournables personnalités du cinéma américain. Il sort de l'énorme succès critique de Raging Bull, physiquement il se porte bien mieux, et il commence une campagne de sensibilisation sur la sauvegarde du patrimoine cinématographique. De Niro lui apportera ce scénario qu'il mettra un moment à accepter de réaliser. Avec King of comedy, il s'engage dans une voie ou on ne l'attend absolument pas : la comédie satirique.
Le sujet du film, le monde sans pitié du show business, loin d'être nouveau, est ici traité de manière originale. Et même si le film a été à l'époque un échec public et critique, et qu'il n'est pas, loin s'en faut, le meilleur film du cinéaste, il mérite tout de même qu'on s'y intéresse par bien des aspects. Tout d'abord, et comme toujours, le casting est parfait. Outre la présence, devenue en 82 quasi systématique de Robert De Niro - c'est le quatrième film de fiction de suite qui réuni le cinéaste et la star depuis Taxi Driver - c'est la présence de Jerry Lewis qui donne au film tout son intérêt. En effet, il faut savoir que l'acteur en 1980 est au creux de la vague. Son dernier grand film The day the clown cried, réalisé par lui-même dix ans auparavant, pourtant formidable, l'a quasiment exclu de toute activité à Hollywood, et il fait plus souvent l'objet de sarcasmes que d'admiration. De retour sur les écrans grace à Scorsese, il incarne un personnage proche de ee qu'il a été dans les années soixante, du temps du Jerry Lewis Show. Mais, loin de sa personnalité généreuse et exhubérante, il est dans le film, coléreux et hypocrite. Là ou le film se montre très habile, c'est que le vrai personnage comique, est celui de Robert De Niro, alors que Jerry Lewis ne fait pas rire une seule seconde. Et quand il se retrouve, seul dans la rue, en train d'observer, impuissant, à la performance dans SON show, de son tortionnaire, le film démontre, s'il en était encore nécessaire, qu'il est un immense acteur capable de grande performance dramatique. Les seconds rôles sont également parfaits avec une mention toute spéciale à Sandra Bernhard qui réalise une composition géniale de groupie nympho hytérique. Quand à De Niro, il se sort à merveille de son premier rôle de comédie pure, dans lequel il incarne un crétin orgueilleux, près à tout pour à la gloire. Il y parviendra, non sans nous faire penser qu'il sera à coup sûr la prochaine victime du succès.
Le traitement cinématographique est assez conventionnel. Pas de mouvement de caméra compliqué, comme le cinéaste nous avait habitué, le montage est efficace sans être tape à l'oeil. Ainsi, les séquences ou Rupert rève tout éveillé sont intégrées comme des scènes réelles. Difficile de distinguer le réel de l'imaginaire, à l'instar d'un Rupert en plein fantasme. Si l'on ne croit pas au rève américain, comment penser que cette fin tellement improbable, peut-elle être réelle ?
Il faut noter la qualité des décors créés par Boris Leven, avec notamment, le hall d'accueil ou Rupert passe le plus clajr de son temps, le superbe appartement de Masha, et surtout le bureau de Jerry avec toutes ces lumières et ces reflets et l'appartement de Rupert décoré à la gloire du Jerry Langford Show.
J'aime ce film parce qu'il tranche radicalement avec le reste de la carrière du cinéaste, que les grand thèmes du cinéaste y sont présents mais plus diffus, et enfin qu'il annonce le film suivant dans lequel l'aspect comique déjanté sera encore plus poussé, After Hours.
Autour du film
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