PARIS PREMIERE - Elisabeth Quin ****

Vous pouvez écouter en real audio le plaidoyer enthousiaste de la délicieuse journaliste et spécialiste es-cinéma de l'émission (excellente !) de Thierry Ardisson, Rive droite Rive gauche, en cliquant ici. (télécharger Realplayer : )

L'ECRAN NOIR **** (www.ecrannoir.fr)
Urgences (version Génie)

Sa nouvelle collaboration avec le scénariste Paul Schrader est un pur chef d'oeuvre.
24 ans après le mythique Taxi Driver avec de Robert De Niro en ange exterminateur, ils reprennent le thème de l'individu en crise dans la Ville, grouillant de violence, pour en faire l'exacte asymétrie : un grand film apaisé, un grand film sur l'amour de la vie, de son prochain, de la femme fragile qu'interprète Patricia Arquette, à la beauté renversante. (...). Martin Scorsese reste avec ce film (...) l'un des plus grands (le plus ?) réalisateur contemporain.

L'HUMANITE *** (www.humanite.presse.fr)
La quête du paradis  à un rythme d'enfer

Comme beaucoup de films de Scorsese, A tombeau ouvert est une ouvre hallucinée qui file hors toute prudence, à la frontière de la démence psychédélique, à l'image comme au son. La première référence est bien entendu Taxi Driver (origine commune : Paul Schrader au scénario), sinon que ce film était une apocalypse mentale vue de l'intérieur là où le nouveau est filmé d'un point de vue extérieur. L'autre référence, tout aussi obligée, est After Hours, sauf que la dimension cauchemardesque de celui-ci est ici remplacée par une horreur bien réelle. On ne manquera pas non plus de convoquer l'éternelle dimension religieuse du sujet, d'autant plus que le film est tiré de Ressusciter les morts (titre original du film), récit autobiographique de Joe Connelly. Dans "Hell's Kitchen", Frank, admirablement interprété par Nicolas Cage, est ce Bon Samaritain que Scorsese ne cesse de poursuivre, chimère aux avatars sans fin dont, tant qu'il tournera, il ne fera visiblement jamais le deuil.

PREMIERE *** (www.premiere.fr)
Allô, les urgences?

Pour dépeindre cet univers mental où l’enfer et le paradis ne font plus qu’un, Scorsese déjoue l’attente, frustre le spectateur, ricane, musarde dans des zones improbables au risque de perdre. Et signe son film le plus détraqué et, conséquence logique, le plus catastrophique pour lui au box-office US. Mélangeant dans un même flux hypnotique le trip quasi expérimental et la comédie sitcomesque (genre «Urgences» sous acide), le grand Martin signe un film malpoli et imparfait (le sublime y côtoie l’inutilement insistant) que l’on n’attendait pas de lui. Singulièrement singulier!

LES INROCKUPTIBLES * (www.lesinrocks.com)
Le dernier film de Martin Scorsese est seulement un mauvais film.

Le dernier film de Martin Scorsese, n'est pas un grand film ennuyeux, mais seulement un mauvais film, un film chiant, ou emmerdant, comme on voudra. Car le vrai ennui, lui, n'est jamais ennuyeux, jamais vraiment. Reste à tenter de comprendre comment le cinéaste américain le plus constamment passionnant de ces trente dernières années en est arrivé là, à un film si douloureusement stérile et si complaisant, hermétiquement clos sur lui-même, si lourdement auto référencé qu'il n'accorde et ne s'accorde aucune entrée et aucune sortie, mais seulement le spectacle pénible de son propre piétinement. (...). Le cinéma, et celui de Scorsese encore plus qu'un autre, est surtout la science de ses propres effets, c'est entendu. Mais que reste-t-il d'un film juke-box qui n'est plus qu'une somme d'effets sans causes ? Heureusement que les fantômes ont eu l'excellent Sixième sens pour se consoler un peu. Car quoi de plus sinistre qu'un fantôme qui s'emmerde à mourir ?

TELERAMA *** (www.telerama.fr)
Un film speedé, intense, à voir d'urgence.

Cette idée forte du type incapable de décrocher, Scorsese, tout en confiant à son vieux complice Schrader le soin d'adapter au plus près le bouquin de Connelly, la renforce encore. Comme s'il avait à prouver - à se prouver à lui-même, d'abord - que nul jeune Turc ne saurait mieux que lui cuisiner ce qui s'annonçait sur le papier comme un mix de Taxi Driver et d'Urgences. Dans cet autodéfi, l'époque n'importe pas plus que la vraisemblance documentaire. Dédouané par un carton qui fixe une date - le début des années 90 -, Scorsese roule à sa main. (...). Côté Urgences, les choses sont très vite mises au point. Encombré de plâtrés couinants, de perfusés livides, de misère humaine en fauteuil ou civière, l'hosto n'est pas un théâtre à sitcom mais un cirque, un vrai Barnum tragique où l'absurde accouche de gags imprévus. Nicolas Cage lui-même, avec sa carrure Cro-Magnon et ses yeux cernés de mauve comme dans un nanar à zombies, n'engendre pas toujours la mélancolie. Pour enfoncer le clou, Scorsese a flanqué son saint clown blanc d'une brochette d'augustes empruntés à la concurrence. (...). Toute en frange, pommettes et regards nuage ou acier trempé, Patricia Arquette émeut comme jamais.

LES CAHIERS DU CINEMA ***
La tentation de l'oasis

A tombeau ouvert est un film Ovni, dans le cinéma américain d'aujourd'hui et dans l'oeuvre de Martin Scorsese, qui prend le spectateur à rebrousse poil, sans l'éblouir par un savoir-faire virtuose dont Casino était l'aboutissement. (...). Dans la torpeur exquise de ce faux havre de paix, Scorsese découvre un nouveau monde, qui tourne soudain au ralenti, et suscite un effroi que son cinéma n'avait jamais capté. Scorsese tue les vivants (la vitesse, la fulgurance du trait) et sauve les morts (le bain amniotique de l'"oasis"). Belle victoire, assurément.

LE MONDE *** (www.lemonde.fr)
Une excursion frénétique, burlesque et terrifiante à bord d'un ambulance.

A tombeau ouvert n'est pas un film plaisant à voir. Pour le rendre tolérable (sans doute autant à ceux qui l'ont fait qu'à ceux qui le regarderont), Scorsese et les acteurs (à l'exception notable du couple Arquette-Cage) emprunte souvent les voies du burlesque. (...). En cadrant l'ambulance comme dans une série télé (...), Scorsese prend sa part dans cette comédie noire.
Il y a pourtant, dans ce chaos, un principe d'unité, qui émerge lentement, pur prendre toute sa force dans les dernières scènes. (...) On se contentera d'annoncer le terminus imprévu de cette excursion épuisante : la sérénité.

LE PARISIEN **** (www.leparisien.fr)
Excellent

Le tandem (Scorsese et Schrader) partage la même vision pessimiste su monde et en donne une reflet brutal à l'écran. Nicolas Cage transcende son personnage. Son meilleur rôle depuis Volte-face de John Woo.

LIBERATION ** (www.liberation.fr)
Scorsese, d'urgence

Scorsese ne se contente pas de mettre en scène cet état d'exaspération qui le rapproche de Bacon, il entend en rendre compte par la dynamique des dialogues, de l'image et de la musique, des processus orageux et distorsions continues qui travaillent l'agencement du corps (...) avec cette chose impalpable et terriblement gémissante : l'esprit. (...). Du point de vue réglos de l'efficacité, le film est une catastrophe. Mais du point de vue de la catastrophe, il est réussi même si Scorsese ne parvient pas toujours à capter avec l'évidence d'un Ferrara les pulsations des bas-fonds urbains.

LE NOUVEAU CINEMA **** (www.lenouveaucinema.com)
Scorsese atteint une sorte de compassion douloureuse

C'est là toute la beauté du film - qui est, dans l'oeuvre de Scorsese, exceptionnel : le réalisateur ose tout. (...). Il pousse des personnages inoubliables sur le devant de la scène, et ne recule pas une seconde devant ce qui pourrait être un cliché (le fantôme de Rose) et qui devient un effet poétique. (...) Martin Scorsese atteint ici la grâce absolue. (...). Bref un film bouleversant.

LE NOUVEL OBSERVATEUR *** (quotidien.nouvelobs.com)
En attendant la nuit

Du Scorsese pur jus, quelque part entre Taxi Driver et After Hours, plus déjanté que l'un mais moins que l'autre, moins tendu que l'un mais plus que l'autre. (...). La nuit, on le sait depuis longtemps, au moins depuis que le cinéma existe, tout peut arriver. Un dealer peut même se retrouver crucifié au dernier étage d'un immeuble de Manhattan, acier à découper au chalumeau, bascule dans le vide, feu d'artifice au même instant et Gershwin comme chez Woody Allen. C'est bien simple, pour un scène comme celle-là, on donnerait volontiers tous les films de... qui vous voudrez. Et aussi pour un seul de ces plans de New York au petit matin d'une nuit d'ambulance (...).

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